Si je ne devais retenir qu'une citation extraite de Alcool écrite par Guillaume Apollinaire et publiée en 1913, il s'agirait de : "Sous le pont Mirabeau coule la Seine / Et nos amours / Faut-il qu'il m'en souvienne". En effet, ce passage, qui intervient au début du recueil, condense les principales raisons pour lesquelles j'ai décidé de soutenir cette œuvre parmi celles proposées cette année.
Dans un premier temps, cette œuvre convoque l'innovation poétique du début du XXe siècle, notamment à tel moment de l'œuvre où la ponctuation disparaît totalement. Ce qui me surprend et pour lequel je deviens susceptible est la liberté donné au lecteur, en effet elle puise dans mes expérience afin de me faire ressentir de nouvelle émotion.
Dans un second temps, Alcool met en scène la mélancolie amoureuse, notamment dans "Le Pont Mirabeau" où le thème du temps qui passe devient central. Ce qui me surprend et me rend sensible à ce sujet, c'est la manière dont Apollinaire transforme la douleur en beauté, une approche qui puise dans mon expérience d'adolescent face aux premières peines de cœur.
Dans un troisième temps, l'œuvre d'Apollinaire convoque la modernité urbaine, notamment dans "Zone" où Paris devient le théâtre d'une révolution poétique. Ce qui me surprend et me rend sensible à cette thématique, c'est la façon dont le poète mêle tradition et modernité, une vision qui puise dans mon expérience de citadin contemporain.