l’interrogation est l'acte de questionner. Ça, on est au courant, mais ça ne suffit pas. Vous le saviez, vous, qu'un questionnement n'est pas forcément suivi d'un point d'interrogation ? Et vous étiez au courant que certaines questions n'appellent même pas de réponses ?
La première question à se poser quant à l'interrogation est la suivante, est-elle directe ou indirecte ? On considère que l'interrogation est directe quand elle se trouve dans une phrase interrogative, une phrase terminée par un point d'interrogation.
Souvent, l'interrogation est accueillie par l'inversion du sujet et du verbe, par la présence d'un pronom interrogatif ou encore d'une notion interrogative comme « est-ce que, qu'est-ce que, qui est-ce qui, etc. » Dans le langage courant, l'inversion sujet-verbe se fait de plus en plus rare et globalement, la seule différence qu'on peut constater entre une affirmation et une interrogation, c'est la présence de ce point particulier à l'écrit et une intonation spécifique à l'orignal.
Pour rendre cette explication plus claire, je vous propose d'aller chercher quelques exemples dans le voyage au bout de la nuit de Louis Ferdinand Céline. Pourquoi Céline ? D'abord parce que je l'aime bien, mais surtout parce que Céline mène les nouveaux plans passant régulièrement du familier au soutenu.
Et ça, ça va nous permettre de passer en revue toutes les formes de l'interrogation. Place à l'exemple. Serais-je donc le seul lâche sur terre ? Vous constatez que cette phrase est interrogative et qu'il s'agit d'une interrogation directe parce qu'elle se termine par un point d'interrogation.
On peut aussi noter que le sujet suit le verbe et c'est là la syntaxe la plus classique pour poser une question. Deuxième exemple. Tu ne vois rien toi, loin devant nous ? Il s'agit là d'une interrogation directe, vous avez remarqué la présence de ce point particulier, mais cette fois, pas d'inversion au sujet verbe, ni aucun mot laissant deviner l'interrogation.
On peut donc affirmer que ce deuxième exemple est tiré d'un langage plus courant que le premier. nos décaloirs, on marquerait l'interrogation en insistant sur certains mots de la phrase. Et c'est ça qui nous permet de signifier le questionnement à notre interlocuteur.
Vous sentez bien, même sans voir le point d'interrogation, que ce n'est pas la même chose de dire « Tu ne vois rien de toi devant nous ? » que de dire, “tu ne vois rien toi, loin devant nous.”
Contrairement à l'interrogation directe, l'interrogation indirecte n'est pas marquée par un point d'interrogation. Oui, ça semble étonnant, mais en fait c'est assez courant. Ce type d'interrogation particulier se trouve dans une phrase complexe, plus précisément à l'intérieur d'une subordonnée.
Ça a l'air compliqué comme ça, mais un exemple devrait nous faciliter la tâche. Elle se demandait si j'avais autant de résignation qu'elle-même. Vous reconnaissez le verbe « se demander » qui exprime un questionnement. Et la proposition « si j'avais autant de résignation qu'elle-même » pourrait facilement se reformuler en question.
Avais-je autant de résignation qu'elle ? Il s'agit donc d'une interrogation indirecte qui exprime un questionnement, sans pour autant faire partie d'une phrase interrogative. Si vous souhaitez approfondir votre connaissance de la proposition subordonnée interrogative indirecte qui fait partie de la grande famille des subordonnées compétitives, je vous laisse un lien en description vers un autre cours de 5 minutes.
Encore une fois, et comme c'est souvent le cas en grammaire, ces termes techniques sont effrayants. Mais rassurez-vous, en réalité, ces deux types de questions sont assez simples à identifier. L'interrogation totale appelle une réponse par oui ou par non.
L'interrogation partielle n'appelle pas de réponse par oui ou par non. C'est aussi bête que ça. Allons puiser d'autres exemples chez Céline. Je ne savais pas pourquoi il m'en empêchait. Vous reconnaissez une interrogation indirecte qu'on pourrait remplacer par l'interrogation directe.
Pourquoi vous l'empêchez-t-il ? Cette question traduit la recherche d'une raison. On ne peut pas y répondre par oui ou par non. Il s'agit donc d'une interrogation indirecte et partielle. Au contraire, dans la phrase « As-tu été la voir depuis sa maladie ?
», vous reconnaissez la syntaxe d'une interrogation directe grâce à l'inversion du sujet-verbe et à la présence du point d'interrogation. Cette question appelle soit une réponse affirmative, soit une réponse négative. On ne peut y répondre que par « oui » ou par « non ».
Il s'agit donc d'une interrogation directe et totale.
Il existe quelques cas particuliers d'interrogation. Parlons-en rapidement. On parle d'interrogation lorsqu'une interrogation est formulée par la négative. Voici un exemple. On ne lui disait donc pas d'en haut qu'il y avait méprise. Vous reconnaissez les adverbes de négation ne et pas qui inversent le sens du verbe.
Il s'agit de nouveau d'une interrogation directe, comme le montre la présence du point d'interrogation. Et vous avez deviné que l'interrogation est totale, parce qu'on peut y répondre de manière positive ou négative. Mais comme il s'agit d'une interrogation négative, on ne pourra pas y répondre positivement par le mot « oui » préférera le mot « si ».
On ne lui disait donc pas d'en haut qu'il y avait des prises ? « Si » Parlons enfin de la question rhétorique, que l'on appelle aussi la question oratoire. Il s'agit tout simplement d'une question qui n'attend pas de réponse, une question que l'on pose pour la forme, pour interpeller son auditoire, pour provoquer une prise de conscience.
Dans le voyage au bout de la nuit, un personnage patriote demande... Mais ne faut-il pas que la France soit défendue ?