elle se reconnait par un préfix

liaison bidensive - il faut de mot pour faire la négation.

ne … pas - portée total

tout le reste portée parciel

cas particuler :


La négation permet d'inverser le sens d'un énoncé, elle peut s'opérer à différents niveaux, à l'échelle de la phrase comme à l'échelle du mot. On va commencer par là, c'est le plus rapide. A l'échelle du mot, la négation se reconnaît grâce à un préfixe ou à la première partie d'un mot composé.

Le mot non-sens, par exemple, commence par non et signifie la négation du sens. De là, le non-sens est l'antonyme du sens, tout comme la non-violence est l'antonyme de la violence ou le non-respect est l'antonyme du respect. A l'échelle du mot, la négation peut aussi se faire dans le préfixe, cette petite partie qui précède le radical.

Ainsi, l'adjectif « impossible » commence par un préfixe privatif et qualifie quelque chose qui n'est pas possible. De même, l'inaction nie l'action, l'irréel est une négation du réel, etc. etc. Ça, c'est fait. Même si je devrais rajouter à ce moment de la vidéo que le mot « non » et le mot « si » permettent respectivement de répondre négativement aux interrogations et aux interrogations, mais c'est le sujet d'un autre cours de 5 minutes, je vous laisse un lien en description si ça vous intéresse.

À l'échelle de la phrase, la négation française a cette particularité de se reposer sur deux mots. C'est ce qu'on appelle la négation bidensive ou la négation à double détente. Le premier mot, celui qui ouvre la négation, c'est l'adverbe « ne ». On l'appelle le « ne discordantiel ».

Le mot qui ferme la négation, pour sa part, peut varier. Il y a le « pas », le « point », le « plus », le « jamais », le « rien », etc. Ce deuxième adverbe, on l'appelle le « fort lucide ». Et si un de ces deux adverbes manque, il faut le souligner.

Ça peut marquer la présence d'un registre de langue particulier. Vous savez qu'à l'oral, on dit plus facilement « je veux pas » que « je ne veux pas ». Eh bien, cette absence du « ne discordantiel » traduit une forme de familiarité. Pour aller plus loin et produire une analyse vraiment complète de la négation, il convient de s'interroger sur sa portée.

Et donc de distinguer la négation de portée totale de la négation de portée partielle. Distinguer ces deux types de négation est loin d'être compliqué. On considère tout simplement qu'une négation marquée par « ne pas » ou « ne point » a une portée totale.

Ainsi, toute la proposition est niée. A contrario, toute négation se terminant par un autre « fort lucide » n'est qu'une portée partielle. On considère alors que ce n'est qu'une partie. proposition qui est niée. Je vous montre ça tout de suite avec quelques exemples tirés d'Ombadinpa avec l'amour, le drame romantique d'Alfred de Busset.

Premier exemple, je suis point un majordome. Vous identifiez facilement ici une négation dite en cible, ouverte par un neuf discordantiel et qui se termine par le point qui sert de fort clusif. Grâce aux adverbes neuf et point, la négation est totale.

Toute la proposition est niée, toute la phrase est négative. Le baron qui prononce cette réplique n'est pas et n'a jamais été un majordome. Par contre dans cette phrase du héros, Berdycan, Vous ne pouvez plus soulever de terre votre enfant d'autrefois.

La négation ne se termine ni par pas, ni par point, et donc ça portait une queue partielle. Et oui, partielle ! C'est pas comme si le chœur, au cas où ça devait être spectaculaire, n'avait jamais été capable de le soulever. Auparavant, il le faisait.

Maintenant, il ne peut plus. Prenons encore un exemple. Vous n'ignorez pas que mon dessein était de marier mon fils avec ma nièce. Marier son fils avec sa nièce ? Ouais, c'est un peu bizarre, mais dans l'artistocratie de l'époque, c'était monnaie courante.

On va quand même pas se mélanger avec le peuple. On retrouve ici la négation bitensive sous sa forme la plus classique, « ne » et pas, la négation est totale. Mais on peut souligner que le verbe porte déjà en lui une certaine forme de négation. Parce qu'ignorer, c'est ne pas savoir.